Ensemble, deux curateurs français, Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou, reviennent sur une génération d’artistes danois contemporains. C’est à l’occasion de l’exposition collective « Le Royaume des Clowns ». Bien que reconnaissables et parfois vivement manifestés, les clowns sont des tabous irrésistibles. Conscients du tumulte du monde et de son ego dérisoire, les Danois utilisent le clown comme poison et antidote contre le cirque de la vanité. La tradition s’appuie sur le jeu, le rire, la malice ou la malice pour bousculer l’ordre, les normes et les images établies. À travers le brio des médias, la provocation des espaces publics et l’exagération des situations, Joker parvient à compliquer la réalité. Dans l’exposition, vous découvrirez les multiples facettes de ce personnage. Chez ABC Cinemas, par exemple, il s’est modelé sous forme de film ou en tant que femme vengeresse. Avec le Lars Von Trier, il est noir et tramé. Il s’est glissé dans la peau d’Augustus le Joker du Royaume du Danemark, inquiet et gêné dans la satire cruelle d’Henrik Plenge Jakobsen ou de Jens Haaning dans « Kingdom », « Director » ou « Idiot », et a même manifesté dans la peur d’Ann Lislegaard…
Pour les contemporains, le clown devient une figure convoquée par la chair. Il présente Arcimboldo dans les collages végétaux anthropomorphes de Rasmus Myrup. Apparemment innocent et grimaçant dans les peintures de Magnus Andersen. Narcissique et rempli d’hélium chez Esben Weile Kjær. À Torre Schulz, l’image de Pinocchio de Larsen est neutre et ambiguë. Son omniprésence témoigne de notre culture des avatars, où chacun se réinvente : pour être traîné, trollé ou plaisanté. Joker nous fait imaginer de nouveaux mondes, crée des univers et nous donne fondamentalement la force de penser l’existence sous des auspices plus légers. À découvrir jusqu’au 8 mai 2022, au Bicolore, au sein de la Maison du Danemark, avenue des Champs-Elysées. maisondudanemark.dk
