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Daniel MOURRE

Daniel MOURRE, un artiste hors-norme

Daniel MOURRE, artiste autodidacte, a participé pendant de nombreuses années à des salons internationaux de la décoration à Paris. Lauréat du 1er Prix d’Excellence de la CMA de l’Hérault catégorie métier d’art et devient même fournisseur officiel (miroir) des musées Nationaux du Château de Versailles et Musée d’Orsay. En 2003 il crée le projet sur les ovoïdes et monte une exposition et une performance personnelle sur la Place de la comédie à Montpellier, appelé aussi « Place de l’œuf », avec le soutien de la mairie, de la région et Jack Lang. De 2006 à 2008, il expose et vend à la « Jeune Création Contemporaine » en salle des ventes à Drouot-Richelieu Paris. Recherchant de nouvelle matière pour exprimer son art, Daniel MOURRE est interpellé par l’empreinte que laisse les visiteurs sur les moquettes des salons sous lesquelles se trouvaient… des bouches d’égout. Perfectionnant ses recherches sur l’empreinte sur tissu par un procédé personnel de propagation de la trace. Il développe en 2019 son projet sur les empreintes de plaque d’égout qui l’emmène jusqu’à aujourd’hui. Il obtient différentes critiques d’art de philosophes et critiques d’art reconnus.

La démarche artistique de Daniel MOURRE se scinde, désormais, en 2 visions temporelles. La première est celle d’un artiste contemporain qui, au travers de bouches d’égout, montre artistiquement les impacts de la société actuelle avec un objet purement Duchampien. La seconde se situe dans une ère qui serait celle d’une post civilisation industrielle, en se plaçant comme un archéologue qui irait relever les empreintes d’une ancienne civilisation éteinte : la nôtre. Son matériau essentiel est vivant et complètement celui de la civilisation du métal : La rouille. C’est une matière évolutive qui offre la surprisse de ses constantes transformations / mutations. On peut voir ses œuvres comme les empreintes fossilisées d’une ère industrielle qui a perdu le sens et s’est anéantie. Les pièces qu’il donne à voir, rejoignent dans leur totale contemporanéité, une sorte de rappel d’art primitif. Une sorte de nouvel art-premier post effondrement. A la fois brut, rugueux et fauve.

Il interpelle ainsi le visiteur et l’interroge sur le devenir de l’Homme, par ses traces indélébiles de son passage sur terre, de la vie et de la fin de l’Art par sa renaissance. La prétention artistique qui l’anime consiste à les mettre en scène, pour que le regard s’y arrête et que la réflexion débute. L’esthétisme de ses œuvres, le fil de sa démarche artistique sont le fruit de souffrances chroniques infligées par ce monde qui décline, et où il ne se reconnais plus. Sa volonté est de mettre artistiquement en scène ce chaos que nul n’ignore, mais que la majorité ne veut plus voir.

On dit que l’esthétisme de ses créations est à la hauteur de la noirceur du constat. Et lorsqu’on s’attarde sur la technique employée, alors l’absolue cohérence de l’ensemble s’impose à nous par la démarche des extrêmes mis en avant. Somme toute, sa démarche est positive et pédagogique.

L’empreinte de plaques d’égout est le prétexte pour exprimer, artistiquement par le travail des extrêmes ou opposés dans l’art, les stigmates de l’évolution, les extrêmes d’une Société et les paradoxes entre la lumière et l’obscurité, l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible, le recto et le verso, le laid et le beau, le bien et le mal. Les univers au-dessus et au-dessous d’une plaque d’égout sont antinomiques. Elle est pour lui le support d’expression des traces de l’humain dans notre monde, de son impact environnemental et sociétal. L’empreinte de l’empreinte traduit, poussée à son extrême, les conséquences des actions de l’Homme contre lui-même. A l’instar de l’empreinte de l’Homme et ses conséquences sur sa propre espèce, les œuvres de Daniel MOURRE sont le fruit de sa vision impuissante sur ce monde chaotique et sur la fragilité de la vie. L’auto destruction est amorcée, c’est acteur qu’il devient face au chaos qui s’annonce. De la terre, l’Homme en tire l’oxyde de fer pour le transformer en acier et fonte ; par l’utilisation de la rouille, il ne montre qu’une boucle naturelle par ses 2 extrêmes car l’acier et la fonte retournent à leur état originel par l’action de la rouille.

Ses supports sont des rebuts, des déchets de récupération et ses propres déchets artistiques pour minimiser son impact dans la nature. Pour assoir son discours, Daniel MOURRE a décidé d’identifier toutes ses œuvres de manière unique, son travail étant déjà infalsifiable du fait du travail totalement naturel de la rouille. Pour cela, chacune de ses œuvres sortira de son atelier sans titre. Le jour de sa vente, elle sera identifiée avec le nom, le prénom, la date de naissance de l’acquéreur, et la date de la vente. Chaque œuvre sera ainsi humanisée, chacune représente une allégorie de l’Homme. Cette humanisation sera à l’origine d’un mémorial artistique matérialisé par une liste de personnes inconnues, à l’instar des monuments aux morts ou des stèles des monuments dédiés aux catastrophes comme Nagasaki, la Choa à Berlin, ou le World Trade Center à New-York. Il associe un nom à une œuvre comme on associe un numéro de plaque à un soldat, une plaque d’immatriculation à un conducteur, une musique à un auteur, un tableau d’un mouvement artistique à un peintre, etc.

Daniel MOURRE ose imaginer la fin de l’humanité. Serait-il donc le premier créateur d’un mouvement appelé à secouer toutes les inerties du monde, le FINITISME, incertain, inouï et engagé. Il se pourrait !  danielmourre.com

Exposition du 22 septembre au 4 octobre à la galerie Hôtel des barons de Lacoste à Pézenas 34120. Vernissage le 22 septembre à 18h. horaire de 11h à 18h du mardi au dimanche.

Exposition du 7 octobre au 3 décembre au Centre d’art Contemporain « Poulet de Gruissan » 11430 Gruissan. Vernissage le 7 octobre à 18h.

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