Greg Olijnyk transforme le carton en épopée science-fiction

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Dans son atelier baigné de lumière, Greg Olijnyk détourne un matériau tout ce qu’il y a de plus banal – des chutes de carton – pour bâtir des villes vertigineuses, des usines rétrofuturistes ou encore des insectes mécaniques plus vrais que nature. Armé d’un simple scalpel, d’un soupçon de colle, de quelques LED et d’une patience à toute épreuve, cet ancien graphiste explore depuis 2017 les frontières communes de la science-fiction, de l’architecture et de l’artisanat.

#6 – Unibot

« Le carton est à la fois modeste, durable et incroyablement expressif », confie-t-il. « Je refuse de le peindre ; je veux que ses teintes brutes révèlent chaque facette du travail manuel. »

Greg Olijnyk

Des micro-machines prêtes à s’animer

Ses créations, entièrement réalisées à la main, ne doivent rien à l’impression 3D ni à l’assistance numérique. À force de strates méticuleusement découpées, Olijnyk conçoit de véritables machines dormantes : certaines embarquent articulations, moteurs miniatures ou panneaux solaires, comme si elles n’attendaient qu’un signal pour prendre vie. Parmi les œuvres les plus emblématiques : Dream Factory, Ascension ou encore toute une série d’insectes robotiques aux ailes translucides et aux membres câblés.

#3 – Pipe Dreams

Un imaginaire nourri de rétrofuturisme

Fan de science-fiction depuis l’enfance, l’artiste revendique des influences allant de Syd Mead à Chris Foss, en passant par les esthétiques steampunk et cyberpunk. Résultat : un futur à la fois technique et poétique, où la froideur métallique cède la place à une humanité palpable. En laissant le carton à nu, Olijnyk célèbre jusqu’aux imperfections : chaque fibre, chaque entaille raconte l’histoire du geste créatif.

#2 – Helibot

Retour au tangible après trois décennies de design numérique

Après trente ans passés derrière un écran, cet ex-designer graphique a ressenti le besoin de renouer avec la matière. Le carton, peu coûteux, facile à manier et écologique, s’est imposé naturellement. Aujourd’hui, il partage l’avancement de ses projets – La Libellule, Hélibot, La Chaîne de montage ou Robot n°1 – avec une communauté grandissante sur Instagram. Certaines pièces sont exposées dans des galeries de Melbourne et mises en vente sur son site personnel.

#4 – Speedybot

Pour prolonger la visite de ce laboratoire imaginaire, Olijnyk recommande de laisser son regard « errant » entre les tours dystopiques et les silhouettes d’acier, comme on écouterait le bourdonnement discret d’un monde en sommeil.

Avec son univers aussi précis qu’onirique, Greg Olijnyk démontre qu’un simple carton d’emballage peut devenir le vaisseau amiral d’une odyssée créative. Une preuve supplémentaire que la science-fiction ne voyage pas seulement dans les étoiles : elle se cache parfois dans les recoins d’un atelier, suspendue à la lame d’un scalpel. gregolijnyk.com